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C'est un imposant groupe de 25 personnes dont plusieurs enfants, jeunes naturalistes en herbe, que nos guides accueillent aux abords de l'église pour une journée dans la nature aux abords de Commanster. Un classique annuel de la Trientale. Il fait beau, météo engageante pour bien profiter du paysage et des observations.
Le chemin monte un peu, sous un soleil assez généreux, pour nous amener à l'ombre propice du Grand Bois. Les plantes à fleurs habituelles égaient les bords de chemin de leurs couleurs les plus vives : pensée sauvage, millepertuis, marguerite, lysimache des bois, digitale pourpre, véronique petit chêne, achillée millefeuille. Toute une symphonie de couleurs variées. En fossé humide, la véronique beccabunga et l'épilobe hirsute.
Différents insectes butinent, quelques papillons folâtrent. Jim et Alex commentent en alternance, surtout pour nous démontrer la biodiversité et les relations entre les espèces : une leçon d'écologie. Sans oublier les effets négatifs de nos négligences et de notre insouciance, comme la l'abandon de déchets et plastiques au hasard d'un fossé.
On sort du bois avec vue sur un large espace dégagé vers l'est : Saint-Vith, les éoliennes, l'Allemagne. Endroit rêvé pour le pique-nique agrémenté par quelques clins d'oeil de la pie grièche écorcheur, les circonvolutions du milan royal et les roucoulades de la tourterelle des bois.
Quelques gouttes de pluie bien timides nous incitent à nous remettre en route. On passe devant la maison Kretels ou maison du Dragon comme était surnommé l'ancien propriétaire qui s'y était retranché pour échapper au service militaire dans l'armée napoléonienne. Il fut à l'époque l'un des meneurs de la guerre des paysans contre l'occupant français.
Notre itinéraire va tutoyer l'ancienne frontière Belgique-Prusse, de la borne 93 à la 92 ; et l'enclave sorte de No man's land qui, par définition, n'appartenait à personne pour le plus grand plaisir des fraudeurs de l'époque ! On repère une belle touffe de fenouil des Alpes. Une parcelle de Douglas imposants plus que centenaires ; un hêtre mort échelonné d'amadouviers ; un châtaignier dont les fruits n'atteindront pas la maturité dans cette région au climat trop rude, à moins que le réchauffement climatique ne s'accélère. Une fauvette des jardins nous fait la causette en sous-bois.
Nos guides alternent leurs commentaires pour bien souligner les effets du méthane, du CO2 et des nitrates, nous expliquer la réalité du changement climatique et nous sensibiliser aux conséquences déjà irréversibles pour certaines espèces. Alex nous démontre la différence de gestion de parcelles mises à blanc avec gyrobroyage et épandage des copeaux qui retarde sensiblement le retour de la biodiversité.
L'étang qui sert de réservoir en cas d'incendie en forêt offre l'occasion aux entomologistes de prospecter à qui mieux. Jim identifie des odonates : Enallagma cyathigerum ; Aeshna cyanea, Pyrrhosoma nymphula ; l'araignée Pisaura mirabilis. Des punaises : Dolycoris baccarum, Graphosoma lineatum; les téléphores : Cantharis lateralis et nigra ; un cérambicidé : la lepture rouge.
Au hasard du chemin, il avait aussi repéré, pour la joie des enfants, les coccinelles à sept points et à ocelles ; quelques papillons : la belle dame, le nacré de la ronce, l'hespérie de la houque, le myrtil, le tristan. On constate enfin les dégâts de la mineuse du marronnier sur les feuilles de son hôte : un minuscule lépidoptère au nom pourtant bien musical : Cameraria ohridella.
Voilà que la pluie cette fois plus insistante et une chute de température spectaculaire nous surprennent ; de bonnes raisons pour hâter le pas et nous retrouver à l'abri pour les commentaires habituels et le merci à nos guides dont, comme d'habitude, nous avons apprécié la préparation et la gestion de la journée.
Gabriel Ney
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